Reste-t-il des sorcières dans le village ? | SONUMA

Reste-t-il des sorcières dans le village ? | SONUMA

Cliquer sur le lien ci dessus pour voir ce bout de film. Il s'agit d'un reportage de 1972 en Belgique où l'on constate que les enfants n'ont pas toujours leur langue dans leur poche... Et que c'est bien plaisant.

On pourrait penser que "ça n'existe plus", des enfants qui racontent ce genre de truc...

Et bien, si, il y a deux ou trois ans, des enfants des quartiers "défavorisés" de l'agglomération grenobloise (donc... mes voisins, et d'origines géographiques les plus diverses) m'ont raconté avec passion et conviction, comment des Dames blanches vivaient dans les caves des immeubles... Et nombreux était ceux qui racontaient aussi comme une légende (c'est à dire en y croyant) , une variante de ce que nous appelons le conte T 366, "rends moi ma jambe". Le mort (ou la morte) revenant réclamer sa jambe, son foie ou ses bijoux volés dans la tombe... C'était exactement situé dans l'espace et le "revenant" parlait non pas sur chaque marche, mais à chaque étage de la tour. Ce qui m'a pas mal interloquée, car dans "mon" village de montagne, dans les années 60, les grandes racontaient presque la même, en cachette, à la récré...

Notre besoin de récits est infini et impossible à rassasier. Le besoin de les partager aussi...

Mais ce qui est sûr, c'est qu'avoir l'autorisation de filmer des enfants en train de raconter ce genre de choses, c'est peut-être moins facile qu'avant...

Vidéo Enfants Conteurs au Sénégal en 2012

Cette vidéo est à nouveau disponible en ligne ! 
C'était une belle aventure !

Quelques contes racontés par des "Grande Section" de maternelle au Val des roses

"Le conte est un voyage que l'oreille entend, que le coeur garde et que la bouche redit" 

Pendant trois années scolaires, à raison de 20 lundi par année, j'ai rencontré les enfants de l'école du Val des Roses à Albertville.
Des tout petits de maternelle jusqu'aux CE1, voir CE2.
Certains enfants m'ont rencontrée 40 fois... ou 30 fois, au moins 10 fois par année scolaire...
A chaque rencontre avec une classe, je racontais deux ou trois contes, puis c'était au tour des enfants qui le souhaitaient de prendre ma place...

Dès la deuxième année nous avons, avec les enseignants, imaginé que la consigne quand les enfants de grande section maternelle, CP ou CE, racontaient, c'était qu'ils choisissent un des contes de mon répertoire.
Dans les faits cela n'a pas été une contrainte pour les enfants. Au conte-raire !
Pour moi cela a été jubilatoire...
Chaque fin d'année des contes ont été enregistrés par les enseignants (il y en a d'autres sur ce blog).
En juillet 2014 j'ai reçu ceci (pour info, Anne c'est une des enseignantes)

Ce qui veut dire que les contes que ces enfants se sont appropriés, cette année, de façon certaine, sont : (En cliquant sur les liens vous aurez accès à certains contes)


- Roule galette (le conte fétiche des enseignantes... que les enfants adorent)
- La chèvre barbarine (ma version dauphinoise de la chèvre et des chevreaux)T123
- Volé trouvé, c'est "Oiseau trouvé" un conte des frères Grimm (n°51) T313A ( fuite magique et métamorphoses)
- La barrette à la Rochette, J'ai perdu ma barrette à la Rochettte, randonnée savoyarde, collecte de Charles Joisten. T2032 . Randonnée paysanne.
- Le ballon, création des enfants sur la structure exacte de J'ai perdu ma barrette à la Rochette. T2032, donc ! Randonnée cosmique.
- La poule et le crocodile, fable africaine que je tiens de la bouche de Mamadou Diallo. Le crocodile veut croquer la poule, il la rate et elle l'insulte : au secours mon frère veut me manger !...
- Les jumblettes, c'est la traduction orale et orientalo-savoyarde du mot "gimblettes". Il s'agit du conte italien de l'Ogresse poilue qui a mangé la grand mère mais à qui la petite fille échappe grâce à ses gimblettes (petits gâteaux). T333
- La clé d'or, conte attrape des frères Grimm (n°200) T2260
- Le bébé qui ne voulait pas dormir, en fait "Le loup et le bébé", collecte Charles Joisten en Dauphiné. le bébé pleure, la mère crie qu'elle va le donner au loup, le loup attend, en vain, jusqu'à ce que le renard lui dise que non elle ne lui donnera pas.
- Le lion et la chèvre amoureux, fable africaine (?) que je tiens de la bouche de Marie Thèrèse qui m'a dit le tenir de Hassan... Le lion envoie sa chèvre à la chasse et elle réussi au delà de toute attente...
- Premier homme et première femme, ou la pintade qui ne veut plus réveiller le soleil, randonnée africaine, je suppose, que j'ai lue... je ne sais où. Longue accumulation avec retour en arrière pour trouver le responsable. Conte étiologique (mouches noires et pintade). Qui connait la source ?

J'espère pouvoir prendre le temps de faire la liste complète des récits que j'ai racontés pendant ces trois années... avec conte type et références. A suivre !

J'ai perdu mon ballon sur le balcon...

Cela n'a l'air de rien comme début... mais on va partir jusqu'aux étoiles pour rendre des rêves au papa... Sur la bande son les enfants racontent en direct (c'est à dire qu'il n'y a pas de montage). J'aime leur simplicité et leur précision dans cette randonnée créée au printemps 2014 ( grandes sections maternelle) à l'école du Val des Roses  (Albertville, Savoie ) sur le modèle de La barrette de la Rochette, randonnée traditionnelle (collecte Joisten) qui est un des récits que je n'oublie jamais de raconter à des apprentis conteurs : ils en font toujours quelque chose, la preuve ! Pour écouter "La barrette de la Rochette" racontée par Andy dans la même école, l'année précédente,  c'est par là.

La caravane des enfants conteurs du Bénin en Guadeloupe pour Kréyol An Mouvman

Je l'ai croisée en Guadeloupe cette semaine, cette caravane, et nous avons passé trois jours ensemble, aussi je peux témoigner de la qualité de leur travail et de la sincérité de leur propos. Son existence est la "preuve" que raconter des contes construit l'individu, et contribue grandement à la création de vraies relations intergénérationnelles, inter culturelles... humaines, simplement. L'émotion du public est toujours tangible et j'ai eu la chance d'assister à leurs répétitions exigeantes et joyeuses où j'ai pu voir à l'oeuvre la délicatesse des deux conteurs professionnels qui les accompagnent Innocent Aniwandou et Souleman Laly. Il y a un  troisième conteur qui n'a pas pu faire ce voyage et donc que je n'ai pas rencontré. S'ils n'étaient que 5 enfants conteurs en Guadeloupe,  au Bénin "La caravane" concerne 40 enfants dans trois villes différentes, qui se retrouvent 3h tous les samedi pour travailler ainsi que pendant les vacances scolaires. Ce qui donne des enfants complètement autonomes sur scène, présents, joyeux, complémentaires et complices... même sous la pluie, même avec des micros mal réglés, même devant 1500 personnes, même avec le décalage horaire...

"Quelques parents donnent leurs impressions sur la participation de leurs enfants à la Caravane des enfants Conteurs" est une vidéo à voir , juste en cliquant sur son titre. Elle vaut le coup d'être vue  car elle témoigne de l'efficacité de la matière "conte" dans l'éducation et la construction de l'individu.
Je l'ai trouvée sur leur page fb... Désolée mais leur site web ne m'est pas accessible.

L'une des jeunes conteuse, Bernice, me l'a confirmé :
 "maintenant je peux prendre la parole partout et on m'écoute, même mes grands frères !"

Vidéo conférence entre le Sénégal et les Alpes

Dans le cadre du Festival "Haut les contes !" à Villard Reculas (38), a eu lieu dimanche 13 juillet une projection public du film "Enfants conteurs du Sénégal" accompagnée d'une conférence en direct (via skype) avec Daouda Bâ, le Président de l'Association Sénégalaise pour un environnement et une éducation de qualité (ASDEEQ). Passionnant et émouvant.


Villard Reculas, 1500m d'altitude, 60 habitants à l'année

Daouda Bâ, enseignant intervient en direct depuis Richard Toll

Il nous contera même deux contes en poular et en français

Conférence de Suzy Platiel le 1er juillet à Mus (30)

Conférence "Le conte, outil d'éducation" film-conférence avec Suzy Platiel à 17h
dans le cadre d'un magnifique festival de contes PALABRAGES dans le Gard

La Princesse qui ne voulait pas se marier, classe CP du Val des Roses 2014

Encore un conte que je me suis fait "voler" à  l'Ecole élémentaire du Val des Roses d'Albertville en 2013. La bande son a été faite par toute la classe. Admirez l'implication de chacun dans la façon très personnelle qu'il a de raconter "sa" partie. J'aime beaucoup l'animation qu'ils ont créée avec l'enseignante, aussi. Ce conte, pour les spécialistes, est une adaptation personnelle du AT 329, La fille du magicien et les cachettes à découvrir, d'après une des rares versions française, en l'occurence savoyarde, "La princesse Elisa" recueillie dans les Bauges, à Jarsy en 1958 par Charles Joisten. Contes Populaires de Savoie. Editions A Die Musée Dauphinois 1999.

 

Le 4 juillet 2014 à Vendôme, Suzy Platiel et Serge Boimare

Dans le cadre du Festival Epos 2014 à Vendôme, les matinées seront consacrées au thème: "La parole est notre patrimoine".

Vendredi 4 juillet de 10h à 12h ce sera une rencontre avec Suzy Platiel et Serge Boimare

Bien sûr il y a plein de spectacles, rencontres, salon du livre, etc. à voir tout autour !

Eduquer : les récits comme outils permettant de développer l'attention, l'empathie et l'imagination.

La parole narrative s’inscrit dans un échange d’énergie. Elle est événements, gestes, pouvoirs, appels, jeux. Elle est un lien. Elle provient d’une intention et va vers une attention. Et de proche en proche, reliant les uns avec les autres, le dedans avec le dehors, le semblable avec le différent, le connu avec l’inconnu, le familier avec l’étranger, le mort et le vivant, elle est le lien le plus nécessaire à l’existence d’une société, le lien le plus nécessaire à la compréhension de la réalité.

Serge Boimare

Directeur pédagogique du Centre Claude Bernard à Paris, il est instituteur spécialisé, rééducateur et psychologue clinicien. Depuis plus de trente ans, il met en pratique une démarche psychopédagogique auprès d’enfants et d’adolescents qui ont pour point commun de refuser avec force les apprentissages scolaires. Il s’appuie beaucoup sur les contes et grands récits pour dépasser chez l’enfant certains blocages liés à la peur d’apprendre.

Suzy Platiel

Ethnolinguiste, elle découvre au Burkina Faso une ethnie qui ne connaît pas l’écriture et emploie les contes pour éduquer. Dans les années 1980, de retour à Paris, elle teste ses hypothèses dans des classes de sixième en instaurant une «heure du conte». Au fil des semaines, les élèves développent leur capacité de concentration et d’écoute, prennent goût à la lecture et deviennent plus solidaires les uns des autres. Ils progressent dans toutes les matières. Aujourd’hui encore, elle se bat pour défendre la place de la communication orale directe dans les classes.

Un conte transmis de bouche à oreilles... et raconté en choeur : Le lion et la chèvre amoureux

Voici comment la classe de CE1 de l'école du Val des Roses d'Albertville le racontait en mai 2014. L'enregistrement a été fait pendant leurs "répétitions" avant le spectacle de fin d'année par l'enseignante. Les enfants avait entendu  le conte de la bouche d'Elisabeth qui le tenait de Marie Thé, qui le tenait d'Hassan qui, lui même...
Le conte est un voyage que l'oreille entend, que le coeur garde et que la bouche redit...
http://www.dailymotion.com/video/klBD90uO0fNNKU7y0Bl

Les apprentis conteurs de Guichen en Bretagne

Un article de Ouest France signalé par Jean-Pierre Mathias

J'ai perdu ma barrette à La Rochette

Depuis septembre 2011, je raconte régulièrement des contes à l'Ecole Maternelle et Elémentaire du Val des Roses à Albertville (73). Un des objectifs de mes interventions est de donner l'occasion aux enfants de s'essayer à la transmission orale de contes en pillant mon répertoire. Ils s'y emploient de belle façon !
Ci dessous vous entendrez Andy (Grande Section de Maternelle en juin 2013)dans une "randonnée" que j'ai adaptée de la collecte Alpine de Charles et Alice Joisten (Contes populaires de Savoie, Editions Musée Dauphinois,1999)
Les photos je les ai prises à Villard-Reculas (38) et je les dédie à tous ceux qui aiment ce conte et ne connaissent ni Ma Rochette, ni la Savoie, ni Villard-Reculas, ni aucun village de montagne et qui le racontent quand même...


La barrette de la Rochette par histoireblanche

Centre de Littérature Orale. Lycéens conteurs

Un article à lire sur le site du CLiO

Vous y découvrirez comment s'est passée la clôture du projet au lycée professionnel Jean Lurçat de Fleury-Les-Aubrais (45) : dans le cadre d'"Aux Arts, Lycéens et Apprentis", la conteuse Magda Kossidas a travaillé avec une classe de 1^ère durant trois mois et le projet vient de se terminer, au tout début du mois de février. En guise de conclusion, les 15 élèves se sont prêtés au jeu de la narration et sont devenus, le temps d'une séance, conteurs pour une classe de maternelle.

Fatouré Diaw raconte "Adama l'orpheline"

Fatouré Diaw raconte "Adama, l'orpheline". C'est surtout le son qui m'importe. Les photos ont été prises à l'Ecole de Thiago en le 30 janvier 2012. Fatouré, jupette à carreaux, ne se démonte pas devant 800 personnes malgré la sono défaillante... Fatouré n'a été enregistrée "proprement" qu'en juin 2012 par Daouda Bâ.


fatouré adama final par histoireblanche

L'avis d'enseignants conteurs marseillais... Apple-paille.com

Magali Frachon et Serge Pittalis ont un joli avis sur la question.
Allez voir sur leur site

Sénégal 2014, suite

Du 27 au 31 janvier 2014, j’ai ouvert à nouveau grand mes oreilles à l’écoute des enfants et des enseignants des écoles de M’Bane, Thiago, N’diack Fall et Ndombo Dianaguène. Département de Dagana. J’ai aussi raconté... Et la conteuse était fort aimablement transportée en moto... Quel bonheur encore renouvelé que d’avoir à faire avec des adultes et des enfants pour qui le conte n’est pas une curiosité du jour mais un récit qui vient des ancêtres et qui appartient à tous. Dans la micro vidéo ci dessous, le son n'est pas toujours bon, les langues parlées sont le wolof, le poular et le français. Mais l'enthousiasme et la bonne humeur mêlées de malices sont là. Un minuscule échantillon de mon voyage dans quatre écoles du nord du Sénégal en janvier 2014 où l'on voit enfants et enseignants s'en donner à coeur (choeur) joie. Elisabeth Calandry.


montage asdeeq 2014 par histoireblanche

Sénégal 2012, vidéo et article dans la Grande Oreille n°54

En portfolio, dans la Grande Oreille de septembre 2013, vous trouverez un article relatant le plaisir et l’honneur que nous avons avec Dominic Toutain de rencontrer des enfants conteurs dans le Nord du Sénégal (Département de Dagana). Il s’agissait de valoriser la collecte et la traduction de contes traditionnels réalisées dans les Ecoles de M’bane, Thiago, Ndiack Fall et Ndombo Dianaguène.
Cette opération était le résultat d’une collaboration entre l’association grenobloise Nangadef et l’Asdeeq, association sénégalaise pour une éducation et un environnement de qualité, en charge du Festival de brousse, les enfants conteurs. Nous sommes fiers de les avoir encouragés à poursuivre sur la voie du conte.
La vidéo de cette expérience,  fort explicite n'est plus disponible en ligne actuellement, mais devrait l'être à nouveau bientôt.

Graines de conte

Des enseignants et des conteurs ... pour former des enfants conteurs.  Il y a un site et je crois bien que ça se pratique du côté de la Bretagne...

Suzy Platiel : le conte comme outil d'éducation

Une vidéo indispensable
http://videotheque.cnrs.fr/doc=4095
 et
Un article sur une intervention en Seine et Marne
et
Une émission (54mn) "Sur les docs" de France Culture en 2013
et
un article "où comment le conte est entré dans ma classe"
et
Les articles de Jean Christophe Gary et Suzy Platiel dans la Grande Oreille n° 55 et 59-60
ainsi que
Un texte "L'enfant face au conte " à lire en ligne

Suzy Platiel, ethnolinguiste et africaniste, explique ce qui l'a amenée à travailler sur le conte, à comprendre sa fonction dans les sociétés à tradition orale (en particulier chez les Sanan du Burkina Faso) et à intervenir, dès les années 1980, dans les écoles en France pour le diffuser comme outil d'éducation permettant de recréer le lien social. Elle insiste sur le fait que la maîtrise du langage oral et corporel est essentielle dans le développement de l'enfant, avant d'exiger de ce dernier qu'il lise et écrive.
Jean-Christophe Gary, professeur de français au collège, et d'autres enseignants qui mettent en pratique l'heure du conte, démontrent que, pour leurs élèves, se mettre à raconter à leur tour,
c'est partager, établir une relation avec l'autre, transmettre, tout en développant leur capacité d'écoute et de concentration et en apprenant un mode de raisonnement logique de type synthétique parce que fondé sur le discours.
En savoir plus sur la page du groupe de travail, conte et enseignement, site du CMLO